6000 D

55 km – 2800D+, “La Course des Géants”, comme elle est surnommée, raccourcie pour cause de mauvais temps mais néanmoins à la hauteur de sa réputation.
Tarentaise – La Plagne – Aime
J’arrive à Aime, lieu du départ, vendredi vers 19h00, récupère mon dossard et m’imprègne déjà de l’ambiance “6000D” lors de la traditionnelle « Pasta Party ». En 23 ans d’existence, la « 6000D » et ses petites sœurs sont manifestement devenues un grand moment de l’été pour la station de La Plagne.
Réveil à 3h15. A 3h30, je descends tout prêt prendre le petit déj à l’hôtel qui ouvre exceptionnellement à cette heure très matinale! Je n’y trouve sans surprise que des coureurs et quelques accompagnants courageux. Je me dirige ensuite au centre de la Plagne Centre et prends la navette qui doit m’emmener à Aime. J’ai bien dormi mais je sens que la nuit a été courte et je somnole dans le bus.
Le speaker nous fait le traditionnel briefing avec les consignes de sécurité notamment celles sur le glacier qui sont strictes pour des raisons évidentes de sécurité. Il nous communique également le dernier bulletin météo. Après quelques gouttes en début de matinée le reste de la course doit être sec et il espère même quelques éclaircies. C’est de bon augure pour la suite.
Alors que la musique est lancée pour le départ à 6h, de grosses gouttes nous tombent dessus. Ambiance ! Heureusement, ça s’arrête rapidement. Nous quittons la ville puis prenons un large sentier plat et très roulant. Je trouve toujours ces portions délicates. Il faut savoir ne pas se griller dès le départ en essayant tout de même de s’imposer un certain rythme pour ne pas tomber dans les bouchons dans les premiers chemins étroits. Je suis content de voir arriver la montée que j’attaque en me disant quand même que je suis parti, à peu de chose près, pour 4000 m de D+ non stop !!!
De grands chemins nous mènent d’abord à Longefoy, où nous avons les premiers encouragements, puis Montalbert, charmant petit village, et je me retrouve vite à la Plagne Centre. La nouveauté, cette année, devait être le passage par les pistes de Bobsleigh, repérées la veille en voiture. Mais je ne les ai pas vues si bien que je demande au bénévole qui m’aide à remplir ma poche à eau de me confirmer où nous sommes !
A peine reparti que le tonnerre se met à gronder, suivi de la pluie. Je retarde le moment de m’arrêter mettre ma veste espérant une accalmie mais le ciel est noir et je commence à avoir les bras engourdis par le froid. Nous sommes à présent sur des hauts plateaux où règne une ambiance de montagne, les sommets environnants émergeants de ces grands espaces alpins. Le lac des Blanchets, maintenant en contre bas sur notre gauche, ajoute à cette atmosphère sombre et humide.
Alors que la pluie a fini par s’arrêter, un organisateur en moto trial nous annonce que la boucle du Glacier de Bellecôte est supprimée. Ce n’est pas la première fois que je subis les aléas de la météo et que le parcours est escamoté. Par contre, c’est la première fois que je suis déçu. La boucle va bien nous raccourcir, enlever beaucoup de dénivelé et probablement la plus belle partie de l’itinéraire. Aller jusqu’au glacier, c’était pour moi, un des attraits principaux de la 6000D. Il s’agit maintenant de se remotiver pour terminer cette nouvelle version de la 6000D.

De larges pistes serpentent en direction de la Roche de Mio (2700m). Il pleut à nouveau et, par moments, nous sommes exposés aux rafles de vent. J’ai les mains toutes engourdies et je suis limite d’avoir froid. L’organisation a finalement probablement bien fait de nous enlever la boucle du glacier. En arrivant au sommet, qui est devenu le point le plus haut du parcours, les supporters me redonnent le sourire. J’apprendrai plus tard que la montée à la Roche de Mio par les œufs était gratuite aujourd’hui.
Je bascule de l’autre côté. Pas moyen de glisser mes bâtons sous mon sac avec mes doigts gelés. C’est un grand bonheur de dévaler la piste face aux géants de la Vanoise. Ca va bien, j’arrive bientôt au ravitaillement du Col de la Chiaupe (2492m) d’où part normalement la boucle supprimée. Je me galère à remplir ma poche à eau de boisson énergétique, les mains encore pas très habiles, puis repars vite dans la descente.
Je continue ma balade sur une partie appelée Le Dérochoir. Les sentiers boueux sont un peu plus techniques avec une succession de petites bosses en traversées. Je sens que je commence déjà à manquer d’énergie. J’aurais quand même eu du mal sur le parcours complet ! Je mange une pâte de fruit, et m’arrête remettre ma veste dans mon sac car le soleil commence à faire son apparition et plus nous descendons plus il fait chaud.
Au Chalet du Carroley (2050 m), j’attrape un verre de pulco citron au point d’eau et ressors une dernière fois mes bâtons pour la montée du col d’Arpette au dessus du Lac du Carroley (2186 m).
Je traverse les pelouses de La Plagne Bellecôte (1940 m) sous une nuée d’applaudissements et m’arrête au ravitaillement avant de m’engager dans la longue descente dans la forêt, souvent en « single track ». C’est facile, je me sens mieux, je ne m’arrête même pas au dernier ravitaillement de Montchavin (1230 m). Les 2.5 derniers kilomètres sont tout plats, sur une piste cyclable, le long de l’Isère. Ce genre de finish peut être terrible et il semble d’ailleurs l’être pour certains qui marchent mais pour ma part, ça va bien et j’apprécie l’arrivée dans le centre d’Aime.
L’après-midi et le lendemain, nous nous repérons grâce à nos tee-shirts bleus de finishers et échangeons volontiers nos impressions respectives sur la course.
Une belle édition, une organisation formidable et un fort goût de reviens-y pour faire un 2ème essai de la version intégrale !

- 97ème sur 1140 partants en 06:19:42
- 1301 engagés – 52 abandons










