Category: Randonnée Alpes

Parc national des Ecrins

Qu’est-ce qu’un Parc national ?

C’est un territoire généralement vaste dont la richesse biologique, la qualité paysagère, l’intérêt culturel et le caractère historiquement préservé justifient une protection et une gestion qui garantissent la perennité de ce patrimoine considéré comme exceptionnel.
L’enquête publique qui préside à la création d’un Parc associe population locale, administrations, élus et socioprofessionnels pour la délimitation du territoire protégé appelé zone centrale et de sa zone périphérique qui regroupe les communes impliquées. Il prévoit aussi la création éventuelle d’une réserve intégrale en cas d’enjeux scientifiques majeurs.
Un établissement public national dépendant du Ministère de l’environnement met en oeuvre les principes de protection et de gestion établis pour cette entité naturelle et culturelle.

Un jeune Parc à l’histoire déjà longue.

Dès 1913, un Parc national de la Bérarde avait été créé par l’administration des Eaux et Forêts sous l’impulsion des alpinistes, des associations naturalistes et du Club Alpin Français (C.A.F).
Le premier parc national français allait connaître bien des évolutions avant sa c réation dans sa conception actuelle en 1973. Il est le cinquième du genre en France après la Vanoise, Port-Cros, les Pyrénées et les Cévennes. Deux autres seront créés après lui : le Mercantour et la Guadeloupe. D’autres sont en projet : Corse et mer d’Iroise et surtout la Guyane.

En 1995 20 ans plus tard, la première réserve intégrale de France est créée dans le Parc national des Ecrins : la réserve intégrale du Lauvitel (700 ha).
La gestion de l’espace naturel dont il a la charge s’organise autour de deux axes majeurs : la conservation dynamique de la biodiversité et la mise en oeuvre d’un développement durable avec les 61 communes réparties sur deux départements (Isère/Hautes-Alpes) et deux régions Provence-Alpes Côte d’Azur et Rhône Alpes qui constituent le Parc national soit 270 000 hectares dont 91 800 hectares de zone protégée.

Pour atteindre ces objectifs, le Parc national a défini 7 secteurs géographiques gérés par des équipes de terrain relativement autonomes. Ils sont en relation directe avec les services de la direction du Parc : scientifique, aménagement, communication, administratif, qui représentent les principales missions d’un établissement de 80 permanents et d’autant de personnels temporaires.

Protection et inventaires des patrimoines naturels et des habitats, aménagement et gestion de l’espace parc, organisation de l’accueil et de l’information fixent le cadre général de son action. Une charte d’environnement et de développement durable structure le partenariat avec les 61 communes du Parc et leurs acteurs locaux.
Le Parc national des Ecrins participe, par ses savoir-faire à de nombreux réseaux régionaux, inter-régionaux, nationaux et européens. Le Conseil de l’Europe a renouvelé en 1996 le label obtenu 5 ans auparavant. Le Parc national vient d’être chargé de l’animation du réseau des espaces protégés alpins d’Europe dans le cadre de la Convention alpine. Un protocole de coopération est en cours avec les Parcs nationaux du Hohe Tauern (Autriche) et de Triglav (Slovénie) dans les domaines scientifique, de l’aménagement et de l’accueil du public.

Géographie d’un Parc national de haute montagne

Entre Gap, Grenoble et Briançon, le Parc national des Ecrins est délimité par la Romanche au Nord, la Guisane et la Durance à l’Est et au Sud, le Drac à l’Ouest. Elles collectent les eaux des rivières et torrents du massif des Ecrins qui sont autant de vallées décurrentes d’un ensemble de hautes sommets et glaciers dont ils poursuivent le travail de creusement et d’érosion.
Vénéon, Lignarre, Bonne, Malsanne, Séveraisse, Séveraissette, Réallon, Rabioux, Couleau, Biaysse, Fournel, Gyr et Onde, Tabuc et Fontenil pour les principaux.
C’est un territoire de haute montagne dont la chaîne des principaux sommets structure l’ensemble du massif selon une architecture complexe qui culmine à 4 102 mètres à la Barre des Ecrins.

On peut distinguer :
– une partie Nord : Rateau, Soreiller, Meije, Grande Ruine
– une partie Est : Ecrins, Ailefroide, Pelvoux
– une partie Sud : Muzelle, Olan, Bans, Sirac sur laquelle s’appuient les massifs moins élevés du Champsaur et de l’Embrunais.

Au total, plus de cent sommets dépassent “3 000 m” pour des fonds de vallée autour de 1 000 m.

Les glaciers encore bien présents (17 000 hectares) ont laissé dans le paysage de très nombreuses traces de leurs débordements anciens.
Les roches sédimentaires (calcaires, schistes, grès) qui ont recouvert le socle ancien et prédominent au Sud-Est du Parc ont facilité l’ouverture de larges vallées, tandis qu’au nord et à l’ouest les roches cristallines et métamorphiques (granite, gneiss …) ont résisté aux burins successifs des glaciers et torrents, dessinant les profils en auge caractéristiques où successions de verrous et sur creusements accroissent encore l’abrupt des versants.