Verbier Saint Bernard – X-Alpine

Le tracé joint les trois vallées de la Drance et symbolise ainsi un trait d’union entre ces entités géographiques. Deux grosses montées viennent corser le début de parcours, passant successivement au sommet du Catogne (2598m) avec un panorama à couper le souffle, puis à la cabane d’Orny (2826m), au bord du glacier de même nom. La Fouly marque environ le milieu du parcours et de là commence une nouvelle aventure passant par le mythique col du Grand St Bernard, de multiples villages et alpages mais aussi la fameuse dernière montée de 1200m sur La Chaux: The Wall comme la nomment les coureurs. Puis c’est la descente finale sur Verbier.

Ma nuit dans la voiture n’a pas été parfaite mais j’ai pu quand même gagner quelques heures de sommeil en choisissant le départ de 4h. Nous sommes seulement 200 à avoir choisi cet horaire les autres 300 préférant partir à 1h du matin. Bien sûr, pour eux les barrières horaires sont plus faciles mais par contre, ils ne doivent pas arriver avant 2h40 du matin à Sembrancher sinon, ils seront bloqués là quelques minutes, l’organisation voulant éviter que des coureurs ne descendent Catogne de nuit.

La première montée est courte mais je me dis quand même que ce n’est pas rien contrairement à ce que je me suis dit en regardant le profil ! Suit une descente de plus de 1000 mètres de D-. C’est un peu technique, avec des racines, et je suis un peu ralenti par des coureurs devant moi. J’arrive à Sembrancher après 1h20 donc j’ai bien fait de choisir cet horaire !

La grosse montée vers Catogne (2598 m) passe bien et j’adore la partie supérieure qui fait vraiment alpine. On redescend vers Champex avant d’attaquer la deuxième grosse montée vers la cabane d’Orny (2809 m) où j’ai séjourné en 2009 alors que je faisais un peu de grimpe dans le secteur (voir l’article ici). Au ravito (2826 m, 6h43, 35 km, 43ème), point le plus haut de la course, je mange quelques bons petits biscuits suisses avant de redescendre, au début par le même chemin, négociant une partie enneigée bien glissante du mieux possible !

Sur le profil, la prochaine montée à l’air moins pentue. En effet, mais elle est longue ! Enfin, j’arrive au col du Saint Bernard à 15:43 après 63 km en 11:46 de course (31ème). Être ici me rappelle nos vacances d’Avril en Suisse et la visite du musée du chien du St-Bernard, Barryland. Et paf, j’en croise justement 2 qui sont en promenade. Avant de commencer la descente vers la base de vie, il reste encore le Col des Chevaux à franchir que j’avais un peu oublié ! Bon allez, ça passe bien et suit alors une descente merveilleuse en cette fin d’après-midi. Je me sens libéré, le single est super agréable et facile. Je profite un max. Je relance même sur une partie un peu plus plate en bas pensant bientôt arriver à Bourg-St-Pierre. Mais je vois le Lac des Toules et commence à me demander où peux être le village. J’aurais dû étudier le parcours et la carte plus en détail … La base de vie est en fait bien après ce longggg lac, niché au pied du Grand Combin.

78km, 5980D+, 28ème, 14h01 de course : je m’arrête 24 minutes, change chaussures et Tee Shirt, mange un peu et récupère une autre frontale avec une batterie pleine en prévision de la nuit prochaine.

La montée de Mille se passe bien ; je sais que c’est l’avant dernière ! 🙂 Par contre, j’accuse sérieusement le coup dans la descente, payant probablement mes efforts déraisonnables pour rejoindre la base de vie. Je sens aussi la fatigue venir.

A Lourtier, je sais qu’il me reste le dénommé “Mur” de 1000 D+ avant la descente finale. Je suis mort. Je mange rapidement quelques bricoles, bois un verre de Coca et fais le plein de boisson énergétique puis m’affale sur une chaise et ferme les yeux. Je me donne quelques minutes. Allez, maintenant il faut y aller et en finir. Tant pis, je ferai la montée au ralenti.

Ça grimpe tout droit et comme prévu, j’avance d’un pas de montagnard, lent mais régulier. Ça semble convenir à d’autres qui se callent derrière moi. Nous avons maintenant rejoint des concurrents de la X-Traversée (73 km). Certains coureurs en redonnent un petit coup sur le haut alors que nous sortons de la forêt. Perso, je ne peux pas et surtout je n’en ai pas envie et préfère regarder autour de moi. Cette crète est vraiment sympa !
J’arrive bientôt au ravitaillement de la Chaux (2266 m) et croise des coureurs qui en ressortent bien couverts. Je bois du coca et grignote encore un peu et décide de mettre la veste pour la première fois de la course. Je commence la descente finale et me sens bien si bien que je me réchauffe vite. L’arrivée qui se rapproche et le coca m’ont donné un coup de boost. Je finis fort jusque dans les rues de Verbier, bien applaudi malgré l’heure tardive : 1h46, 24ème. Encore une belle course qui porte vraiment bien son nom.

Malheureusement, mon sac n’a pas encore été rapatrié de Bourg St Pierre. Je reviens environ 2 heures plus tard après une heure de sommeil et prends le volant. Je m’arrêterai encore 1h30 sur la route avant de rentrer de bonne heure dimanche matin retrouver Florence, Robin, Ethan et Anthea.

• 24ème sur 270 arrivants (494 partants) en 21:48:52
• 54.66 % de finishers