Camp de base à Monêtier-Les-Bains
Une semaine avec le CAF du Bas Rhin dans les Hautes Alpes.
Ski de randonnée avec CAF du Bas Rhin autour de Monêtier-Les-Bains dans le Massif des Cerces, le Massif des Ecrins et le Massif du Queyras.
Arrivée
Après un voyage avec Christine et Pierre, nous arrivons au gîte Le Flourou vers 18h30. C’est un endroit accueillant qui me plaît immédiatement. Nous retrouvons le reste du groupe Gilbert, Jérôme et Eric.
Pic des 3 Evéchés D+1166

Contrairement aux prévisions, il fait grand beau. Nous laissons la voiture à 1,5 km du col du Lautaret et partons en direction du Pic des 3 Evéchés dans le Massif des Cerces. Nous allons jusqu’à la dernière pente assez raide mais faisons demi-tour à 100 m du col, la pente devenant dangereuse avec les corniches menaçantes la dominant. Le panorama superbe s’étend du Massif des Ecrins (Pelvoux, Meije, Barre des Ecrins) jusqu’au Massif du Queyras (Roche Brune, Viso).

En rentrant, Christine me propose un petit footing. Nous partons donc en direction du col du Lautaret et redescendons en stop.
Col des 3 Frères Mineurs D+ 871

Ce matin, c’est une autre ambiance. Le thermomètre indique bien en dessous de 0°C, il y a du vent et du brouillard. Nous optons pour un sommet dans le Massif du Queyras. En passant à Briançon j’admire les magnifiques forteresses de la Cité Vauban qui se dressent au dessus de la ville. Au Village du Soleil, juste après Montgenèvre, la préparation à la sortie de la voiture est difficile dans ce froid intense et je mets un moment à me réchauffer. Après une belle portion relativement plate sur les pistes de ski de fond et de descente nous arrivons à un télésiège. Le pisteur nous conseille le col des 3 Frères Mineurs qui est plus à l’abri et sous le voile nuageux. En montant, nous croisons un groupe de militaires, eux aussi de sortie malgré ces conditions difficiles. Ils nous préviennent du vent glacial qui souffle au niveau du col. Nous continuons et arrivons à un abri juste sous le col et décidons de faire demi-tour.
En rentrant Eric organise une sortie aux thermes à deux pas du gîte. C’est agréable, l’eau est naturellement chaude mais verte ! J’alterne, comme recommandé, 10 minutes bain chaud, 1 minute bain froid et 10 minutes bain tiède. Dans l’eau froide, je vois mon thermomètre de ma montre passer d’un coup de 39°C à 11°C ! Je fais le cycle 3 fois et commence à m’habituer. Dans le bain froid, au lieu de gesticuler dans tous les sens, je comprends qu’il est préférable de ne pas remuer. L’eau au contact de ma peau se réchauffe et n’est pas chassée par mes mouvements.
Pierre nous réserve un accueil chaleureux avec un apéro offert par la maison. Comme tout ce qui nous est servi ici les toasts qui l’accompagnent sont des produits locaux et bio !
Crête du Chardonnet D+ 1427

Aujourd’hui le timing est serré. Christine doit récupérer ses chaussures en réparation chez le cordonnier à 9h00 et doit prendre la route du retour en fin de journée. Nous décidons donc de partir en ski de Monêtier. J’adore ça. Quelle sensation de liberté de pouvoir mettre les skis sur l’épaule et les chausser quelques centaines de mètres plus loin sur le premier chemin que l’on trouve.
Nous nous dirigeons vers la crête de Chambran. La brume est toujours là mais je sens moins le froid que la veille. C’est relativement long et nous ne voyons vraiment pas où nous allons. Heureusement que les GPS nous sauvent la mise. Par contre, les troupes doivent régulièrement être motivées ! Finalement nous arrivons au sommet et là commence le difficile exercice d’enlever les peaux sous la neige qui tombe et le vent qui emporte tout ce qui n’est pas fermement arrimé. Le tout, c’est d’être organisé et faire une chose à la fois. Ce genre d’opération fait aussi partie de l’expérience du skieur de randonnée. Pierre prend froid aux mains car il doit enlever ses gants pour la manipulation. Je parviens à les garder donc pour moi ça va. Nous entamons la descente qui se révèle extra. Je m’éclate dans les pentes faciles pleines de poudreuse. Plus bas, je slalome à toute allure entre les sapins sur ces pentes vierges jusqu’à une petite chapelle. Quel bonheur ! Il fait meilleur et nous nous arrêtons même un moment pour nous restaurer avant de poursuivre. Nous faisons la rencontre d’un bouquetin juste avant une partie un peu délicate raide et glacée.
Après avoir résolu un petit problème de batterie avec les câbles de Gilbert, nous regardons tristement partir Christine qui doit rentrer en Alsace.
De retour au gîte de bonne heure cela me laisse le temps d’aller trottiner un peu. Je vais jusqu’au village voisin Le Casset. Le temps s’est découvert et je profite de la vue sur toute la vallée jusqu’à Roche Brune. C’est très agréable et je me sens léger après avoir enlevé mes chaussures de ski !
Le soir le patron, Pierre, nous accueille à table avec son accordéon ce qui établit immédiatement une atmosphère festive dans la pièce.
Vallon de Chambran D+ 1091

Pierre a repéré un itinéraire sur un bouquin du gîte. Il semble tout à fait adapté à cette belle journée qui s’annonce ensoleillée. Nous partons du gîte à pied vers le Pré Chabert où se trouve le centre de ski et prenons une remontée mécanique. Le Pré Chabert, le lieu de départ et d’arrivée du très beau trail “Merrel Sky Race”, est pour moi un très bon souvenir.
Nous prenons le télésiège de l’Yret, descendons quelques mètres jusqu’au Col du Vent puis encore un peu avant de mettre les peaux jusqu’au Col de la Montagnoille. De là, nous mettons les skis sur le sac et suivons un moment une arête effilée suivant des guides locaux qui connaissent très bien l’endroit et le terrain et qui nous ouvrent la voie. Ils nous éviteront beaucoup de recherches d’itinéraires !
La vue sur le Dôme de Monêtier, juste en face, est magnifique. Je me concentre pour la délicate portion à venir. Ici, la chute est interdite avec ces rochers en contrebas. Nous nous engageons les uns après les autres ne partant seulement qu’une fois que le précédent soit bien à l’abri d’un gros rocher dans le bas de la pente. La descente dans le Vallon de Chambran est magnifique. Nous passons le Chalet de Riou la Selle, une belle chapelle au Mas de Fourchier puis faisons demi-tour réalisant que la buvette est fermée pendant l’hiver !
Nous remontons au col de la Cucumelle sous une forte chaleur puis je décide de continuer jusqu’au sommet de la Cucumelle. Certains sont obligés de mettre de la paraffine sur leurs peux qui accrochent. Je n’ai aucun problème et suis généralement très content de mon nouveau matériel.
J’admire les Aiguilles d’Arves et le Dôme de Monêtier en attendant près de la croix Gilbert et Jérôme qui ont décidé de me suivre. Gilbert nous fait découvrir un joli hors piste qui nous ramène à Monêtier.
Encore une superbe journée qui se termine autour d’une raclette servie au gîte.
Grave D- 7183

Je ne pouvais pas passer une semaine à Monêtier sans faire un tour à la Grave l’un des fiefs du ski hors piste. Je suis le seul à découvrir l’endroit et c’est vrai que c’est une ambiance montagne qui n’a rien à voir avec une station classique. L’unique téléphérique partant de la Grave nous amène en deux tronçons de 1450 m à 3600 m soit 2150 m de dénivelé ! Il n’y aucune piste de tracée et c’est à nous trouver le meilleur itinéraire au milieu de ces grands espaces glaciaires et ces sous bois parsemés de mélèzes. Jérôme n’a pas de chance et perd son GPS. Le haut se situe au dessus du glacier de la Girose au Col de la Lauze. En descendant depuis là, le panorama est magnifique sur l’aiguille du Goléon, Le Bec de l’Homme, Le Grand Pic de la Meije, la Brêche de la Meije, le Râteau oriental et occidental. En fin de journée Pierre, Jérôme et moi nous engageons dans un couloir repéré à la montée au dessus du Lac de Puy Vachier près du refuge Evariste Chancel que j’avais rejoint l’été depuis la Grave. Skier dans ce goulot relativement étroit et pentu avec les parois rocheuses de chaque côté dans cette neige abondante est un grand plaisir et une satisfaction. Nous descendons jusqu’en bas où il faut mettre les skis sur l’épaule pour remonter sur le parking. Nous allons prendre un verre à la Grave avant de rentrer au gîte. Ma montre m’indique seulement 6 run, ce qui signifie que j’ai seulement fait 6 successions de montée/descente de plus de 50m. Il faut les descendre les 2150 m de dénivelé et nous en avons tous plein les pattes !
Pointe de L’Etendard D+ 1435

Pour cette dernière journée le temps est encore au beau fixe. Nous choisissons la pointe de l’Etendard, recommandé par Pierre qui l’a déjà fait.
Le départ est au Boussardes, puis je remonte tranquillement le vallon de Fontenil, accompagné par Gilbert, par un joli sous-bois avant de déboucher sous la pente finale qui mène au sommet. Nous nous arrêtons bientôt pour mettre les couteaux ce qui facilite grandement la montée sur cette neige dure et verglacée. Nous faisons les derniers 100 m les skis sur le sac, la pente devenant un peu trop instable pour monter à skis. Comme dit Eric, il y a de l’ambiance au sommet avec le vent du nord-est qui souffle en rafale. Nous nous abritons juste sous le sommet sur le versant sud-ouest et mangeons un morceau en admirant la Grande Ruine, Neige Cordier et le Pelvoux qui semblent à portée de mains. Je m’impressionne en rechaussant rapidement mes skis dans des conditions délicates, une pente raide et de la neige fraîche balayant continuellement mon visage. La descente dans la poudreuse est un régal ce qui conclut une très belle semaine à tout point de vue!
Merci Gilbert de m’avoir accepté dans le groupe et pour toute l’organisation !
