P’tit Tour des Fiz
29 km – 2300 D+ / Haute Savoie – Passy Plaine joux
Une superbe course dans la chaîne des Fiz, du Désert de Platé à l’Alpage d’Anterne, au départ du magnifique site de Plaine-Joux.
“Le départ du Trail des Fiz 2010 va maintenant être donné dans 15 min” annonce le speaker dans son micro à 5h45 en ce beau dimanche d’août. Bon là je me pourrai plus dormir. Pas grave, j’ai passé une super nuit au bivouac organisé par la course. Je me lève rapidement pour voir le départ du “Grand” Tour des Fiz. J’ai choisi d’être sage en prévision de la CCC et de ne faire que le petit parcours. A dire vrai, les 5000 m de D+ sur 61 km annoncé m’ont fait un peu peur.
A 8h30, je suis tout prêt un thé à la main sur ce magnifique plateau de Plaine-Joux face à la chaîne du Mont Blanc. La vue est splendide. Derrière moi, les grandes murailles barrent l’accès à la chaîne des Fiz. La veille, après avoir pris mon dossard et m’être fait contrôler mon sac, j’ai regardé décoller de nombreux parapentes, le site étant un spot très prisé.
9h00 et c’est parti sur une première partie relativement plate en sous-bois et vite en single track. Il ne faut pas traîner pour ne pas tomber dans la queue à la montée. Nous enchainons avec la montée jusqu’au Col de Portette, plus de 1000 mètres plus haut. Bien sûr je marche la plupart du temps les mains sur les cuisses ayant choisi de faire la course sans bâtons contrairement à une majorité de coureurs. Je me tourne souvent pour admirer le panorama à porter de foulées, Blaitière, Aiguille du Plan, Aiguille du midi, Mont Blanc du Tacul, Mont Maudit, Mont Blanc, Aiguille de Bionnassay et derrière le Mont Joly au dessus des Contamines.
Dans les encouragements, je bascule sur le Désert de Platé et suit une portion de plat assez technique où je ne peut pas me reposer car il faut tout le temps être vigilant et dynamique sur ces appuis pour déjouer les irrégularités du terrain.
Soudain, je me retrouve sur un plateau beaucoup plus roulant. Là, je peux lever la tête, allongé la foulée et me décontracter jusqu’au refuge de Sales. L’environnement est superbe, j’en profite un maximum. En escaladant un rocher trop près du coureur devant je me prends un coup de bâton dans l’œil. Comme me le fait remarquer le concurrent derrière, merci les lunettes !
La longue descente, au milieu des randonneurs toujours encourageants, se passe très bien. J’aurais d’ailleurs droits au classiques “Bravo”, “Allez p’tit jeune”, “Allez jeune” mais aussi un peu moins classique “Allez mon pote !” (avec une tape sur l’épaule) ou encore “Allez, on lâche rien !”
Le sentier longe le torrent de Sales, passe dans les gorges de Sales, devant la cascade du Trainant et arrive à la cascade de Sales.
Je cours avec beaucoup de bonhomme en vert de l’équipe Queschua, le Trail étant sponsorisé par Queschua. Mais pour moi, ce trail est pour moi l’occasion d’essayer mon nouveau sac Salomon. Il ne me gène pas du tout, bien haut dans le dos, ne ballotte pas dans les descentes, reste bien en place et fini mes déboires avec mon gobelet qui trouve refuge dans une poche super pratique sur le devant.
Encore un bout de descente et un virage à droite amorce la seconde grosse montée. Il faut se remettre en jambe. Je suis vite obligé de marcher à nouveau. Une belle première bosse, à nouveau un plateau où il faut relancer et j’arrive au refuge d’Alfred Willis, seul ravitaillement solide. Je prends seulement 2 verres d’eau et 2 morceaux de banane, me fais pointer mon dossard – “Bip”, et c’est reparti. Nous sommes maintenant dans l’Alpage d’Anterne, le chemin devient plus raide avant de redescendre légèrement sur le magnifique lac d’Anterne qui me fait penser aux paysages de la Merrell Sky Race dans le Massif des Cerces. Un dernier coup de cul et me voilà au Col d’Anterne (2257m). “Allez il faut attaquer la descente maintenant” me crie les supporters autour ne comprenant pas bien pourquoi je m’arrête un moment en haut. Mais je reste bluffé quelques instants par la vue sur la chaîne du Mont Blanc que j’ai quitté quelques heures plus tôt.
La descente est là aussi technique et devient même un vrai chemin à cabris avec des passages avec main courante. J’adore ! L’organisation a d’ailleurs prévu des passages avec obligation de marcher qu’ils ont mentionnés au briefing sécurité ce matin juste avant la course. Mais je n’en verrai pas finalement.
Une dernière bosse et j’entends, les clarines et le speaker qui m’encourage jusqu’à la ligne ! J’en demandai pas tant ! Un dernier contrôle du sac à l’arrivée et j’en ai fini de ce magnifique P’tit Tour des Fiz sans aucun regret tout en prenant RV avec un éventuel “grand” Tour des Fiz.
18ème/291 en 4:22:04

