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Ultra trail du Bout du Monde

56,6 km 1100 D+ / Bretagne

Un trail du Bout du Monde à la hauteur de sa réputation, éprouvant, avec un parcours de toute beauté et avec un public venu nombreux sur le magnifique site d’arrivée de la Pointe Saint Mathieu.


Depuis mes tout débuts en trail, l’idée d’en faire en bord de mer me trotte dans la tête. Le trail du Bout du Monde, réputé comme l’un des plus beaux, me paraissait alors tout autant impressionnant qu’inaccessible.


Pourtant, c’est avec un grand bonheur que je débarque samedi à la gare de Brest où je fais les 100 m pour rejoindre le point de vue sur la mer. Magnifique, ça me fait vraiment chaud au cœur de revoir la mer, les mouettes, les bateaux et le port. Quel bonne idée a eu Ronan de nous inviter sur ses terres !


Véronique, Régis et Jules viennent me prendre et direction la pointe Saint Mathieu où nous attendent déjà Ronan et Joël avec les dossards. Quel décor de rêve que notre site d’arrivée, la Pointe Saint Mathieu avec son sémaphore, les ruines de l’abbaye, dominé par son phare et bordé de falaises de plus de 20 m. Nous marchons un peu, passons le cénotaphe (Mémorial aux marins morts pour la France), et descendons sur les rochers. Je fais partie des courageux qui vont piquer une tête dans une eau finalement pas trop froide.

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Un plat de pâtes dans un resto de Brest et retour à l’appart loué pour l’occasion. Nous les coureurs nous affairons à préparer nos affaires pour le lendemain. A chaque fois c’est le même protocole, surtout ne rien oublier : chaussures, sac, tenue, manchons, boisson énergétique, ravitaillement, crème anti frottement, pansement préventif, gâteau sport, etc.


Le départ est donné du vélodrome de Plouzané, à l’intérieur des terres. Un tour de chauffe pour étirer le peloton et direction le bois du Mévent en Plouzané. Je pars sur un bon rythme craignant les bouchons dans les rétrécissements futurs mais toujours en veillant à ne pas trop tirer sur la machine ! Sur ces beaux singles en sous-bois, bien roulant, j’ai l’impression d’aller vite sans effort. Quel plaisir !


J’arrivé vite à la mer que j’accueille avec un grand sourire avant d’attaquer doucement les 83 marches accédant à la vue imprenable sur le goulet de Brest avec, en face, la pointe des Espagnols.


Débute alors le sentier des Douaniers où je me sens à l’aise malgré les roches qui jalonnent le chemin. Les kilomètres défilent vite, je passe plusieurs ouvrages défensifs, d’abord le fort du Dellec puis le magnifique fort du Mengant.


Le demi-tour, faisant le tour du beau phare du Minou, rythmé par la musique bretonne de l’accordéoniste, avec un pêcheur sur les rochers en contrebas est magique. Je continue sur le sentier des Douaniers passant quelques beaux villages bretons et arrive vite au 1er ravito, à la plage du Treiz Hir, prévu au 25ème km, mais qui est plutôt au km 27.55 d’après ma montre que je regarde pour la 1ère fois.


Le 2ème ravito, prévu à la pointe St Mathieu au km 35 arrive trop vite, au km 33.47, et c’est en effet au km 36.87 que j’arrive à la pointe St Mathieu sous un accueil chaleureux du public venu nombreux sur le lieu d’arrivée. C’en est fini pour les engagés du 35 km alors qu’il me reste encore une boucle de 20 km et je me sens déjà bien entamé.


Je me mets donc à gérer du mieux possible. Je quitte la mer pour m’enfoncer dans les terres agricoles du Finistère direction Lochrsit sur de bons chemins de campagne roulants. Je passe sur la passerelle au dessus de la magnifique Ria du Conquet avant de m’engager à droite sur la plage de sable dur. Je me repose du mieux possible en courant sur ce beau tapis moelleux au bord de l’eau. C’est dur et chose inhabituel, je suis à la limite de la crampe. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à en voir d’autres coureurs criant en se tenant la jambe ou carrément assis sur le côté faisant des étirements. J’arrive tant bien que mal à la plage des Blancs Sablons, que certains disent être la plus belle de Bretagne, y accédant par un étroit passage de sable entre les rochers et la mer. La mer montante, je ferai partie des derniers à passer sur la plage les autres devant passer au dessus. Véronique est là, Jules est dans l’eau. Je lutte pour rejoindre le port du Conquet où je tape dans la main de Régis, le croisant en passant une 2ème fois sur la passerelle.

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De retour sur le chemin des Douaniers, les mouettes planent toujours au dessus de moi. La mer vient doucement frapper les rochers soulevant des gerbes d’écumes blanches. Le bon air du large se mêle aux merveilleuses senteurs de la côte. Tout cela me fait relativiser mes petites douleurs par rapport au bonheur d’être là et de pouvoir parcourir tous ces kilomètres dans un tel décor.


A 2 km de l’arrivée, j’ai 2 coureurs 100 mètres derrière moi. Bêtement je me prends au jeu de vouloir garder ma place. J’accélère un peu en me disant : « Maintenant s’ils me rattrapent, tant pis, c’est qu’ils sont plus forts que moi ! »


Probablement boosté par l’arrivée marquée par le phare que je vois maintenant au loin, je finis fort et ils ne me rattraperont pas. Je fais le tour du Sémaphore, remonte la partie caillouteuse vers l’enclos paroissial, tape dans les mains des enfants qui me les tendent et c’est l’arrivée sous les encouragements du public. « Frais comme un gardon », « Parti pour un 2ème tour ? », « Tu finis fort ! » me diront certains à l’arrivée. Mais ce n’est qu’apparence car ce trail du Bout de Monde est éprouvant, bien différent des trails de montagne, mais à la hauteur de sa réputation tant le parcours est grandiose.

29ème / 410 partants (271 arrivants, 139 abandons !) en 05:18:57.03

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