UTTJ

profil-UTTJ.png

«Un Tour en Terre du Jura» – 2 étapes – 1 bivouac – 116km et 7300 m de D+

Etape 1 : Saint Claude – Mijoux – 60km – 3800 D+

J’arrive vendredi soir à Septmoncel au gîte loué par Régis, Joël et leurs familles respectives pour la semaine. Je suis heureux de tous les retrouver pour partager cette nouvelle aventure en terre du Jura.


Le réveil sonne à 5h. Dans la voiture, pour rejoindre le départ à Saint-Claude, Bastien et moi discutons du Tour de France et de l’étape du jour qui arrive à « La Planche des Belles Filles » dans les Vosges.


Nous retrouvons tout de suite Rémi, Marc et Yannick. Je leur emprunte d’ailleurs une couverture de survie que j’ai bêtement oubliée et qui fait pourtant partie du matériel obligatoire. Ce serait dommage de se faire disqualifier. Je suis soulagé.


A 7h, le départ de cette 2ème édition de l’UTTJ est donné. Armé de mes bâtons, j’attaque très vite la première montée vers Bayard abrité de la chaleur, déjà présente, par une forêt ombragée et verdoyante. Nous redescendons ensuite vers la magnifique cascade des Combes, passons le Pont du diable et les magnifiques gorges de l’Abîme empruntant quelques escaliers, ponts suspendus et passerelles. Je ne m’arrête quand même pas aux panneaux d’informations !


S’en suit la montée vers le Crêt Giraud puis le Crêt Pourri. Avec le dénivelé, mes talons sont beaucoup en suspension et avec mon manque d’entraînement, je ressens déjà des débuts de crampes dans les mollets. En haut, sur la crête, je ralentis pour les relâcher un peu, et aussi pour apprécier le panorama qui se dégage à ma gauche.


En arrivant sur Saint Claude, je discute un peu avec un gars du coin qui connaît bien le parcours. Il me montre la prochaine difficulté. Malheureusement, je le retrouverai à l’arrivée, à la terrasse d’un bistrot ; il a abandonné à Saint Claude.


Je choisis de ne pas trop me préoccuper de la journée du lendemain. Mon objectif du jour est de me faire plaisir et de finir au mieux. Ce n’est pas la peine de faire les 2 jours au ralenti !


La montée suivante est encore plus terrible que les 2 précédentes. Je me souviens bien des montées très raides de la transju-trail mais là c’est encore pire. Les côtes ici n’ont définitivement rien à envier à celles des Alpes ! J’ai l’impression que sans mes manchons de compression, mes mollets tripleraient de volume ! Par acquis de conscience, je m’arrête ajouter un sachet de sel dans ma poche à eau. Heureusement, dès que la montée s’arrête, ça passe plus ou moins.


Il fait chaud maintenant, les gens nous encouragent et nous proposent de l’eau ou un jet d’eau pour nous rafraichir. Ils me tiennent aussi régulièrement informé de ma place ce qui m’encourage bêtement à ne pas trop lever le pied ! Je fais la dernière montée doucement, à mon rythme mais les crampes commencent de nouveau à apparaître pour devenir vraiment problématiques dans les 10 derniers kilomètres m’obligeant à courir d’une façon un peu bizarre et ralentir fortement par moments. Je pense alors à Jack me racontant avoir fini le marathon de Paris comme un bonhomme de bois ! Ca a du être horrible car il avait lui un objectif horaire contrairement à moi !


J’arrive cependant à Mijoux, terme de notre première étape, satisfait et heureux de ma première journée en « Terre du Jura ». Je traine un long moment à l’arrivée, assis dans l’herbe avec d’autres coureurs. Les GPS nous indiquent 60km au lieu des 58 annoncés et 3800D+. L’étape du lendemain promet d’être très compliquée ! Je vais ensuite me faire masser et part à la douche à l’espace bivouac. Le soir, il fait bon. Je prépare tranquillement mes affaires du lendemain, me repose et profite du repas servi par l’organisation. Je me couche de bonne heure dans la salle commune.

profil-UTTJ.png

Etape 2 : Mijoux – Saint Claude – 56km – 2500 D+

J’ai passé une très bonne nuit malgré les douleurs bien installées dans mes cuisses. A 7h, l’heure du départ, il pleut des cordes avec un spectacle « son et lumière » en prime! Je me pose réellement des questions. Je me fais violence pour ne pas renoncer et prendre la navette pour Saint-Claude à 8h30. Non, j’essayerai, même si je dois arrêter en chemin.


On nous annonce que le départ est repoussé à plus tard, peut-être 8 ou 9h00, et on nous invite à prendre un café à l’intérieur. Pour faire passer le temps, le maire de Mijoux nous raconte la légende du fromage « Bleu de Gex ». Le secret de sa fabrication aurait été transmis par un moine à un paysan des Moussières alors que ce dernier le sauva d’une fin tragique sur les plateaux de Bellcombe que nous traverserons aujourd’hui.


Finalement, le départ est donné vers 7h20. C’est horrible de démarrer avec les jambes qui font mal à chaque foulée. Il n’y a que dans les montées qu’elles sont épargnées mais par contre, alors que les premières bosses arrivent, je me rends compte de la galère qui m’attend. Avec toute l’eau qui est tombée, les chemins sont couverts de boue. En montée, je dois suivre les bordures de chemin ou accepter de glisser en arrière à chaque pas. En descente, je dois redoubler de concentration et souvent descendre en longues glissades plus ou moins contrôlées. Je limiterai les chutes à 2 ou 3 ! Au passage de clôtures électrifiées, j’ajoute encore 2 bonnes châtaignes à celle d’hier ce qui me fait hurler à chaque fois. Malgré tout ça, je gère, accepte le petit rythme que j’imprime et me fait plaisir profitant presque plus de l’étape que la veille.


J’attaque calmement la montée vers le Crêt de Chalam restant à l’aise tout le temps. Ca me paraît un peu long car nous redescendons un peu avant les quelques bosses finales et enfin le sommet que je passe dans le brouillard. Je file ensuite vers la Pesse que j’ai plaisir à découvrir l’été, y ayant séjourné plusieurs fois mais toujours en hiver.


La fin, au contraire de hier, se passe bien et j’ai encore de bonnes sensations. Au dernier ravitaillement, c’est la grosse ambiance avec musiques, cloches et beaucoup de monde. Dans la dernière montée beaucoup plus roulante, je rattrape Marc qui m’avait doublé au début et je finis juste derrière lui. Ce matin, la ligne d’arrivée me paraissait inaccessible et me voilà à Saint Claude après une belle 2ème étape de 56km au lieu des 52 annoncés pour 2500D+ ! Incroyable ! Je prends vite la navette pour aller prendre une douche puis avale le repas d’après course. En repartant à la voiture, je suis heureux d’apprendre que Régis va finir. Bravo ! Je sais que c’était dur mais ce « Tour en Terre du Jura » en vaut largement la peine !

  • 16ème sur 248 en 15:48:19
  • Etape1 : 13ème en 8:02:54
  • Etape2 : 30ème en 7:45:25
  • Inscrits: 248
  • Classés : 161 dont 24 femmes

You may also like...