Stage initiateur – 1ère partie

Première partie du stage final pour l’obtention du Brevet CAF initiateur ski-alpinisme dans le Val d’Aoste.

Après avoir passé mes différentes UV ces 2 dernières années, il ne me reste plus que le stage final pour valider mon « Brevet CAF initiateur ski-alpinisme » et ainsi avoir la possibilité d’organiser des sorties club « officielles » en ski de randonnée. Le stage est séparé en 2 longs week-ends, celui-ci, de 3 jours, début mars et un autre de 4 jours fin mars.


Après une petite semaine dans le Val Maira, j’ai passé la nuit à l’hôtel « Chez Franco » à Valpelline. Je retrouve Jean, notre guide, Patrice et Joseph, nos instructeurs CAF, et le reste du groupe Clément, Christian, Brigitte, Claude, James, Pierre, Adrien, Laurent, Michel et Bernard au parking de l’église. Nous partons de suite à Ru, un tout petit hameau avant Bionaz dans cette magnifique vallée d’Aoste. Chacun se présente rapidement en présentant son parcours et ces attentes. Jean, Patrice et Joseph nous parlent plus en détail du contenu du stage et de son déroulement mais aussi de leurs attentes. Ils nous rappellent que c’est un stage de validation des acquis et non d’apprentissage ! Bien sûr les questions, échanges d’opinions sont néanmoins les bienvenus et font au contraire toute la richesse de ces stages. Le principal n’est pas d’avoir un niveau technique exceptionnel ou d’avoir une caisse d’enfer. Non, c’est réellement la capacité à emmener un groupe en montagne sereinement et en toute sécurité qui prime sur tout le reste.


S’ensuit la revue du matériel qui me permet de réduire un peu le volume de mon sac ayant oublié mon gros sac de 50L : pas de baudrier, seulement une sangle et un mousqueton qui peut servir de baudrier de fortune, pas de casque, un réchaud à essence pour 3, 4 cordes statiques légères en Kevlar ou Dyneema pour le groupe.

Refuge Crête Sèche
Refuge Crête Sèche


Tout au long de ce stage, nous prenons tour à tour la tête du groupe, en prenant soin d’identifier un serre file qui doit rester derrière et s’assurer qu’il ne manque personne. En arrivant au refuge Crête-Sèche, c’est moi qui suis devant. Nous mangeons un morceau au soleil et partons à la recherche d’un bon endroit pour creuser nos trous à neige. La nuit en bivouac est obligatoire et permet de démystifier la chose. Pierre, James et moi mettons 3 heures à creuser notre trou. Au final, nous sommes très bien installés. Nous pouvons nous mettre debout dans la fosse à froid et les banquettes surélevées sont largement assez grandes pour nous 3. Nous faisons fondre notre eau pour le soir et le lendemain, préparons la course de demain et soufflons les bougies. Pieds nus, j’ai froid et je ne dors vraiment pas bien. Nous n’entendons pas nos montres à 5h et c’est moi qui réveille Pierre et James à 6h. Branle-bas de combat ! Je plie mon sac et mon tapis de sol en un temps record et sors dehors pour faire un peu d’eau pour le petit déjeuner. A 7h, je suis au RV au refuge pour déposer duvet et tapis de sol.

Couloir de descente
Couloir de descente


La journée est superbe, nous remontons la Combe de Crête Sèche. La neige est dure et m’oblige à mettre les couteaux. Jean profite d’un arrêt pour nous parler longuement de l’importance de la trace de montée. Arrivé au Col de la Balme, certains choisissent de faire l’aller-retour au Mont Gelée (3518 m). En tête sous le sommet, je choisis à juste titre de suivre l’arête en mettant les skis sur le sac. Je fais quelques photos, mais ne traine pas trop car Jean va avoir besoin de ma corde. Il est le premier à s’élancer dans la pente et je suis juste derrière lui quand je vois la plaque de neige qui part sous ses skis. En montant, j’ai bien vu que la couche supérieure était fragile mais je ne pensais quand même pas que ça pouvait partir. Autour de moi, ça coule aussi et je m’arrête un instant pour laisser la pente se purger.


De retour au col, Jean installe un corps avec ses skis et nous descendons le couloir assez raide tour à tour en main courante le long de la corde. Je passe le dernier et skie la fin du couloir en tirant les cordes derrière moi pour que le reste du groupe puisse les lover.


Nous repeautons un peu plus loin pour une dernière montée sous le soleil. Jean, jamais à court d’anecdotes intéressantes, nous illustre le fait qu’un petit événement malencontreux peut changer notre perception du risque que l’on a encouru. De retour au refuge, je m’installe et nous débriefons la journée tous ensemble et préparons la course du lendemain.


Cette nuit, je dors comme une souche et me réveille à 5h29, 1 minute avant le réveil. A 7h, nous sommes partis, traversons jusqu’à la Combe Vertsan et enfouissons nos affaires encombrantes dans la neige. Je prends le point GPS pour être sûr de les retrouver à la descente ! La journée est encore superbe et je profite de la course malgré le fait que nous sommes perpétuellement surveillés ! Nous remontons un couloir en crampons, piolet à l’aide d’une main courante sécurisée sur plusieurs becquets par des demi-cabestans.

Bec de la Rayette
Bec de la Rayette


Le Bec d’Epicoune n’est pas accessible et nous rejoignons la croix en bois au sommet du Bec de la Rayette (3432 m). Après une pause au sommet, nous entamons la descente. La neige est lourde, difficile à skier et je me prends un beau gadin laissant filer mon skis sur quelques mètres. Pas terrible ! Plus loin, Patrice se blesse au genou. Il se passe d’hélicoptère et descend tant bien que mal. Nous récupérons nos affaires et redescendons jusqu’aux voitures.


Nous nous retrouvons tous dans un bar, sur une terrasse à Valpelline pour débriefer. Chacun fait part de ses premières impressions. Il est malheureusement fort probable que Patrice ne soit pas à la deuxième session.


Très satisfait de cette 1ère session où j’ai encore appris un tas de choses, découvert une très belle vallée et fait 2 magnifiques courses !

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