Mont Dolent
Tentative d’ascension du Mont Dolent 3823 m – arête Gallet et traversée – Val Ferret – Suisse
A l’extrême est du massif, bien avant d’être le point de rencontre symbolique de trois grands pays européens – la France, l’Italie et la Suisse – le mont Dolent (3 823 m) affiche tous azimuts l’image de la perfection. Magnifique pyramide, aussi parfaite et pure qu’un cristal, ses quatre faces et arêtes ne peuvent qu’attirer les hommes de bonne volonté.
L’itinéraire par l’arête Gallet offre l’inappréciable caractère sauvage, loin des refuges bondés, puisqu’au départ d’une originale « cabane-bivouac », versant helvétique.
James et moi nous garons à La Fouly, à côté du départ de ski de fond. Avec notre eau pour 2 jours sur le dos, nous montons au Bivouac du Dolent – La Maye CAS (2 657 m). Il fait chaud et la montée est raide avec un passage avec des échelles métalliques. Juste en arrivant, quelques gouttes de pluies mouillent un peu nos affaires. Un couple nous rejoint pour une soirée sympa dans ce refuge atypique en forme de capsule. Finalement, il a de l’eau pas loin, un réchaud aurait été largement moins lourd à porter !
Le lendemain matin, nous partons peu après 5 heures. Je me plais à tracer mon itinéraire au milieu d’un dédale de crevasses. Après 3000 m, malgré un passage évident pour accéder à l’arête, je tente de continuer sur le glacier pour rejoindre l’arête plus haut. Cela semble plus rapide et un de nos topos indique cette possibilité. Mais le glacier est très tourmenté et une énorme crevasse sur toute la largeur du glacier m’empêche de passer. Alors que nous faisons demi-tour en direction du passage un peu plus bas, la pluie commence à tomber. Le Dolent est maintenant dans les nuages. A l’est, en direction du Grand Combin et du mont Vélan, le ciel est noir et on voit clairement qu’il pleut des cordes. L’autre couple que nous avons rejoint décide de faire demi-tour. Voyant que le vent vient de l’ouest, je propose de commencer à gravir les rochers en direction de l’arête en espèrant que ça se dégage mais James préfère faire demi-tour. En effet, ça paraît plus sage et l’idée de me retrouver sur l’arête au milieu d’un orage ne m’enchante guère.
La descente jusqu’au bivouac est rapide mais en nous retournant on voit maintenant le Dolent sous un magnifique soleil. Grrr, ça aurait été largement possible. Je suis un peu déçu mais nous avons pris une décision qui nous semblait raisonnable, nous ne devons pas avoir de regret.
Nous avons monstre de temps devant nous et nous en profitons pour faire une pause sur un banc du refuge, manger du malt loaf monté par James et regarder les marmottes et un grimpeur solitaire qui s’amusent dans les rochers à l’est du bivouac.
La redescente s’avère bien longue et toujours aussi pentue. Mes cuisses s’en souviendront! De retour de bonne heure, nous nous donnons rendez-vous en hiver pour une tentative en ski !
Bibliographie : Sommets du Mont-Blanc – Les plus belles courses de F à D – Glénat











