MaXi-Race

Le grand tour du Lac d’Annecy par les montagnes : 86 km – 5300 D+


Nous arrivons à Annecy-Le-Vieux vers 13h30 et nous installons dans le même hôtel que l’année dernière1 le « Marina Bay » à 5 bonnes minutes à pied de la plage d’Albigny, lieu du départ et de l’arrivée. Nous y allons pour récupérer mon dossard en faisant un rapide tour sur le salon des exposants. Le reste de l’après-midi, je me repose devant Roland Garros.


Pas trop de problème pour me lever quand le réveil sonne à 1h55. Je déjeune et discute encore avec Florence avant de partir à 2h30. Des sas de départ, optionnels, mais fortement conseillés sont prévus pour répartir les coureurs suivant leur niveau et ainsi être tout de suite dans le bon rythme. Je me place dans le sas pour un objectif « – de 14h ». Le départ est donné à 3h01 au milieu de fumigènes rouges. Malgré l’heure matinale, de nombreux supporters sont là pour nous voir partir sur la portion plate en ville le long du lac.


Tout d’un coup, nous prenons un petit chemin, et nous voilà en forêt. Je mets ma lampe à pleine puissance. La montée est douce et sur un bon chemin assez facile. Nous nous élevons peu à peu au-dessus de la ville. Je gère et marche déjà beaucoup. Mon bâton s’accroche dans la boue et je tire dessus pour le débloquer. Mince, ça a desserré la ficelle qui lie les 4 brins. Je me vois déjà, sur tout le parcours, avec un seul bâton. Grrr, mieux ne vaudrait pas en avoir du tout ! Je cherche une solution, m’arrête et laisse passer quelques coureurs. Finalement, je fais un nœud supplémentaire et ça marche, ouf. C’est reparti. Tout d’un coup, je passe à côté de lanternes au sol jusqu’à une espèce de yourte. Juste après se profile le sommet du Semnoz. En tee-shirt, il ne fait pas trop chaud mais ça va. Alors qu’on vient de me prendre en photo, je me retourne pour voir ce qu’il y a derrière et admire alors un magnifique lever de soleil. Le ciel est rouge flamboyant.


Comme prévu, je passe tout droit au 1er ravitaillement juste sous le sommet du Semnoz. Pour une fois, j’ai préparé ma stratégie pour ce qui est de l’eau. Je préfère faire la descente à vide et recharger au km 28 (St Eustache) sur une des « rampes d’eau » bien pratiques avec 1 L de boisson d’effort.


Encore 16 km et je suis à Doussard. Comme je le craignais, la partie plate me fait mal aux jambes et les coureurs devant me distancent légèrement. J’entre dans la salle des fêtes et demande l’eau plate. Ici, ils n’ont que du Gatorade, de l’eau pétillante et du Pepsi. L’eau, c’est dehors. Je survole le ravitaillement attrapant quand même une demi-tranche de jambon qui me faisait envie. A la sortie, sur une nouvelle rampe d’eau, je charge avec 1.5 litres mais suis obligé de m’arrêter à nouveau 50 m plus loin car je ne parviens plus à aspirer dans le tuyau de ma poche à eau. Encore une frayeur, mais enfin, j’arrive à débloquer le tuyau bouché.


La montée est parfois raide et je suis dans la brume et un peu de bruine rafraichissante lorsque j’arrive au col de la Forclaz où je suis encore bien encouragé. L’année dernière, nous étions montés ici en voiture et la vue était magnifique. Je pense être en haut et range mes bâtons. Je double un des 7 chinois qui ont fait le déplacement sur la MaXi-Race, un des événements marquant le 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France2. Mais peu de temps après, ça monte à nouveau ! Heureusement, mon porte bonheur dans la poche arrière de mon short me donne une motivation supplémentaire! Enfin, j’atteins une espèce de crête et je demande si je peux ranger mes bâtons. « Oui, y’a encore un petit raidillon mais c’est mieux, t’auras les mains libres ». 2 min plus tard, je découvre que le raidillon en question s’avère être en fait une cinquantaine de mètres tellement raide que des cordes sont installées pour nous aider !


Il s’en suit une longue descente technique souvent raide et dans des pierriers. Une petite gêne dans le genou intérieur droit m’inquiète un peu mais ça n’a pas l’air de me faire plus mal qu’avant. Enfin en bas, et maintenant sous un beau soleil, je recharge une dernière fois avec 1 litre au point d’eau (Villards-dessus) où on nous annonce 5.8 km jusqu’au 3ème et dernier ravitaillement. Après quelques petites montées/ descentes, j’arrive au gymnase de Menthon-St-Bernard où se trouve le ravitaillement. J’attrape juste au passage, ¼ de tranche de jambon, et continue. Au final, j’aurai bu 5 litres de boisson énergétique, mangé 7 barres et 4 gels. J’attaque la dernière grosse montée que je fais presque intégralement en marchant, faisant le yoyo avec d’autres coureurs. Quelques coureurs en relais me passent comme des balles ! A un moment, dans un virage, on nous annonce 300m (de dénivelé), puis un peu plus loin, 2km avant la descente finale. Encore des encouragements : « Quand on arrive ici, on finit ». La vue splendide sur le lac m’aide dans les derniers mètres avant le sommet. Je m’arrête un instant regarder le paysage et m’engage sur la crête avant de plonger vers le bas. Mon genou un peu fragile, je ne veux pas me blesser et descends tranquillement et laisse filer plusieurs coureurs. Peu à peu, j’entends les bruits de la ville, les sirènes, puis je vois la première maison, et finalement le bord du lac. On me dirige vers le ponton, je peux enfin lâcher la pression et serrer les poings. Ca y est, c’est gagné ! Maintenant, place à la récompense …

72ème sur 1673 partants (1141 arrivants) en 11:53:37 => plus de 31% d’abandons …

  1. L’année dernière, en 2013, la MaXi-Race a été annulée à cause du mauvais temps. De nombreux passages en altitude étaient couverts de neige et dangereux ↩︎
  2. La MaXi-Race 2014 a reçu le label France-Chine 50 de l’institut Français coordinateur de l’action culturelle de la France à l’étranger ↩︎

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