
Trail de la Vallée des Lacs
“La balade des gens heureux” titre Vosges Matin. Ça colle assez bien à mon ressenti de cette belle virée (87 km – 4700 D+) dans les Hautes-Vosges, ma plus grande jusqu’à présent dans le massif.
Après le départ de mes parents, qui sont venus chercher Florence et Robin, je m’installe pour une courte nuit dans la voiture, à deux pas du départ.
Le réveil sonne à 3 heures et je me dirige vers le départ. Je croise Fanny et Francis qui sont venus, courageusement, supporter Ben.
Je me retrouve assez devant, juste derrière Stéphane Brogniart, le grand favori, toujours assez minimaliste comme à son habitude, sans chaussette et une gourde dans l’élastique du short.
La montée vers la Mauselaine est sympa. J’évite les trous d’eau; c’est trop tôt pour avoir les pieds mouillés ! Je veux faire cette course sans forcer et monte vers le Grouvelin tranquillement. Dans la nuit, Fanny et Francis ne me reconnaissent pas toute de suite lorsque je passe devant eux.
Soudainement, je me retrouve déjà sur les hauteurs des Champis. Je suis seul, dans la brume matinale, sur une monotrace tracée tout droit dans l’herbe. J’adore l’ambiance et me sens bien, peut-être trop bien car tout d’un coup alors que je suis de nouveau dans la forêt, je vois deux frontales qui reviennent vers moi. “On ne voit plus de balises” me disent-ils. Je rebrousse chemin avec eux et nous croisons encore d’autres coureurs. En effet, un peu plus loin, nous repérons le chemin à gauche que nous avions loupé. Il fallait quand même le voir, il manque clairement une balise. Nous sommes une dizaine à nous être regroupés ce qui crée une petite émulation et quelques mots sont échangés dans la descente douce. J’éteins déjà ma frontale et arrive sur les hauteurs de la Bresse. Un manque de concentration et je trébuche dans mon bâton gauche posé trop à droite alors que le chemin se rétrécit. Pas de problème, surtout je ne m’énerve pas et garde mon calme pour ne pas perdre de l’énergie inutilement et reste serein, confiant et détendu.
Je déboule à la Bresse et traverse la RD34, Marc me salue et m’informe que nous ne prendrons pas le chemin des Spitzkoepfe car il ne peut pas faire décoller d’hélico en cas d’urgence.
Je monte au ravitaillement au Courts de Tennis de la Vertbruche (km 21.1) où j’avais passé du temps lors de mon stage orientation avec le CAF. Fanny et Francis sont là et me demandent comment ça va. Pour l’instant je suis facile et je prends mon temps pour remplir ma poche à eau.
Je continue, passe le joli Lac des Corbeaux, puis le Col de Bramont. Je m’arrête pour besoin personnel et vérifie le passant de ma chaussure que je savais à la limite de la rupture. Ca y est, cette fois il est cassé. Je change de chaussure au ravitaillement du Pont de Blanchemer qui est arrivé plus vite que je ne pensais. Là Francis m’aide à prendre mes barres et ranger mon sac d’assistance, véhiculé par l’organisation. Fanny me prend en photo alors que je repars toujours en m’encourageant. Tous les voyants sont aux verts si bien que je ne fais pas attention au Lac de Blanchemer, habitué à le contourner par la gauche, je loupe le virage à droite, pourtant bien indiqué cette fois, et continue sur 500 mètres avant de me rendre compte de l’erreur. Pas grave, je ne suis pas à 5 min mais c’est déjà la 2ème fois que je me plante, il faut que je fasse gaffe. Je monte jusqu’au Rainkopf à mon aise et m’arrête quelques secondes pour admirer la vue et ranger mes bâtons avant de prendre le chemin des crêtes jusqu’à la bifurcation avec le 55 km(Firsmiss). Mes parents devaient m’y attendre mais j’ai 20min d’avance sur mon plan. Par contre, Francis et Fanny sont là et m’encouragent à nouveau vivement.
Maintenant commence la grande descente vers Mittlach, en remontant, néanmoins, une petite bosse avant dans laquelle j’appelle rapidement mes parents pour m’excuser de ne pas les avoir attendu. Finalement, ils m’attendront au Sotré, cool. L’arrivée par les sous-bois est super agréable et il fait beau sur le ravitaillement. Je fais le plein pour la 3ème fois, échange encore quelques mots avec Marc qui suit l’organisation de son trail de près puis repars tranquillement. Je suis bientôt en pleine montée sous le soleil avec des fougères m’arrivant à hauteur d’épaules et si serrées que je ne peux pas me servir de mes bâtons … mais ça sent tellement bon. Un supporter m’annonce un dernier coup de cul, j’ai dû faire une tête un peu indifférente car il me répond “Plus à ça près, c’est ça ?”. C’est exactement ça mais il n’a quand même pas menti car c’est droit dans la pente pendant un moment avant de déboucher sur les crêtes. Je vois arriver un coureur sur ma gauche. Il est sur le 55 qui nous rejoint. Alors que plusieurs coureurs du 55 me dépassent, je me rends compte que je ne suis plus aussi frais que je ne le pensais. Même deux coureurs du 87 me distancent peu à peu, je commence à avoir du mal à relancer et le chemin des crêtes pour aller au Hohneck, pourtant si joli, me semble long. Qu’à cela ne tienne, mes parents sont au Sotré, sous le Hohneck et je dois arriver là en bon état. C’est le cas et malgré les jambes un peu lourdes, ça va bien. Surprise, Florence et Robin sont là aussi. Ça fait du bien. Fanny, encore là, fait quelques photos et je repars assez vite car il ne fait pas chaud et la pluie commence à tomber. Je suis d’ailleurs obligé de m’arrêter par 3 fois pour mettre ma veste.
Le chemin vers le Lac de Longemer, par le Lispach, où Fanny et Francis me klaxonnent une dernière fois, est interminable, très technique et glissant, restant parfois bloqué derrière des coureurs hésitants.
Le bord du Lac jusqu’au ravitaillement est toujours aussi agréable avec beaucoup de gens qui nous encouragent. Cela me rappelle l’année où j’avais fait cette partie avec Karine Henry!
Remonté au Grouvelin, nous continuons vers le Col de Grosse Pierre. Ça me parait long car je sais qu’il faut tourner à droite pour commencer notre descente sur Gérardmer et n’avais pas fait attention à ce changement de parcours par rapport aux éditions précédentes. Au dernier ravito, de peur de manquer, j’ai trop rempli ma poche d’eau qui doit avoir près de 2 litres. J’en ai marre de ce poids dans le dos et je ne veux pas faire la descente avec. Je m’arrête donc pour en vider une bonne partie et me sens immédiatement plus léger. Nous descendons enfin vers Gérardmer, sans passer par la Mauselaine, ce qui est sympa, ça change. Je débarque au bord du lac, bien content de franchir la ligne après une belle balade.
« Entre le trésor du passé et l’espoir du futur, la gourmandise du présent ! »
Le Trail de Gérardmer est bien une délicieuse gourmandise !!!
- 12:30:31 – 28ème sur 289 arrivants (362 partants – 20% d’abandons)
- 10:46:13 à la montre (arrêt de 1:44:18)


