Trail des Aiguilles Rouges

Au départ de Chamonix, une magnifique course à travers les réserves naturelles nationales des Aiguilles Rouges et de Passy avec une belle arrivée sous le soleil au bord du lac des Chavants.

52.3 km – 3881 D+


Florence nous a trouvé une chambre au 3ème étage (la poussette restera au RDC !) dans le vieil hôtel traditionnel Le Chamonix avec un balcon magnifique sur le Mont Blanc et donnant directement sur la Place du Triangle de l’Amitié où est donné ce matin à 4h30 le départ du 8ème TAR (Trail des Aiguilles Rouges). Nous sommes donc vraiment bien pour profiter de ce beau week-end. Je me lève à 3h25 et me prépare en essayant de faire le moins de bruit pour ne pas réveiller Robin même si dehors nous commençons à entendre le speaker. Je descends et sors dehors. Il ne fait pas très chaud malgré les manchettes et la veste imperméable mais c’est supportable. 5 min avant le départ, je range la veste et réveille ma montre pour qu’elle capte les satellites.


Le compte à rebours des 10 dernières secondes est repris par les coureurs et c’est le départ. Comme toujours, je ne suis pas sûr de mon état de forme et les premières foulées sont difficiles.


Mais, nous entrons vite dans le vif du sujet et ça grimpe fort. Je prends vite mon rythme, en marchant la plupart du temps. Je n’arrête pas de me faire doubler mais qu’importe, je me sens bien et la course est encore longue d’autant plus qu’avec ce dénivelé important, j’ai beaucoup de mal à évaluer le temps que je vais mettre. Au départ, j’ai entendu des coureurs qui tablaient sur environ 8h30en écrivant ces lignes, je me rends compte que j’aurais pu me baser sur l’Humani’Trail Des Diablerets (55km – 3500 D+) que j’ai fait en 8h27.


J’ai choisi de ne pas prendre de bâtons, comme entraînement …
Ca double encore. C’est surement à cause des bâtons ! Je me trouve dans un mini groupe avec 3 féminines qui me distancent aussi petit à petit. Je teste ma frontale. C’est un peu vexant, je l’ai mise en mode “statique” ce qui réduit l’éclairage mais allonge l’autonomie de la batterie à plus de 20h. En montée, c’est suffisant et le clair de lune illumine la chaîne du Mont Blanc. Nous sommes en ce moment en face des Drus et de la Verte. Le spectacle est majestueux. Quelle chance d’être là si tôt. Je suis surpris d’arriver déjà aux Cheserys où un bénévole me scanne mon dossard. Je ne le sais pas mais je suis alors 121ème. Peut-être y aura-t-il un suivi LiveTrail mais ni Florence ni mes parents sont prévenus donc il a peu de chance qu’ils s’en rendent compte si c’est le cas (en fait, les 2 m’ont suivi sans que je le sache).


Je passe au sud du Lac Blanc sans m’en rendre compte et le col de la Glière. Je suis alors au pied de l’Aiguille Pourrie que j’avais escaladée lors d’une semaine d’Alpinisme avec l’UCPA. Dans les petites descentes techniques, je passe en mode 14h30 d’autonomie pour voir la différence. C’est vrai que c’est un peu mieux. J’éteins ma frontale, il doit être environ 7h00. Je remonte et arrive bientôt au Col du Brévent et bascule sur le versant nord. Comme l’avait annoncé le speaker, il n’y a pas beaucoup de neige mais de la glace recouvre les cailloux et nous ralentissons. Certains coureurs sont moins à l’aise que moi et je double un peu pour avoir le champ libre devant moi. Ça ne tarde pas à être mieux. Les paysages sont complétement différents et tels que dans mon souvenir de mon superbe P’tit Tour des Fiz que j’avais fait en 2010 comme préparation de la CCC. C’est verdoyant, avec beaucoup d’eau, ruisseaux et cascades. Je m’arrête d’ailleurs rincer mes lunettes de soleil qui sont maintenant bien utiles.


Je me sens bien et ne me fais plus doubler depuis un moment. En fait, je ne me ferai plus doubler une seule fois sur toute la fin du parcours, remontant progressivement 79 coureurs. Je continue ma descente et remonte vers le refuge de Moëde Anterne. Il est censé être au 28ème et j’ai déjà plus de 30 km. Ce n’est qu’un peu plus de 2km mais ce n’était pas prévu et je termine mon eau dans la dernière montée avec le refuge en vue. Ca y est j’ai la TUC mania ! J’en prends à chaque ravitaillement ! Thomas, que je ne connais pas encore, m’interpelle. C’est le mari de Véronique, une copine du collège. Waouh, quelle coïncidence! Véronique m’avait déjà repéré sur les listes de la TDS alors que Thomas était aussi de la partie. Je remplis ma poche d’eau avec du Punch-power aux fruits rouges (une découverte) et souhaite une bonne fin de course à Thomas avant de reprendre ma route.


Je suis maintenant au cœur de la réserve naturelle de Passy, le Lac de Pormenaz, surplombé par l’imposante Pointe Noire, miroite au soleil en face des Rochers des Fiz. Que du bonheur. La descente est longue jusqu’à Servoz mais je suis agréablement surpris par mes jambes qui semblent très bien résister à la sollicitation.
Au ravitaillement, je sais qu’il reste 12km et une bonne montée mais pour savoir si je reprends un peu d’eau, je demande quand même à un bénévole qui m’annonce 13 km et 1200 positif. Ah oui, quand même! Bon, j’ajoute un peu d’Overstims dans ma réserve. Tant pis pour le mélange un peu bizarre!


Il y a un peu de plat pour sortir de Servoz, voir de légères descentes. Eh bien, ça risque de monter fort, et je ne tarde pas à confirmer mon présage. Ça monte dru! Là, mis à part quelques relances, je marche tout du long et double encore de nombreux coureurs. Alors que j’en double un que je crois reconnaître, il m’interpelle de derrière : “Salut Yann”. “Salut, Luc, c’est ça.”, lui répondis-je. “Oui, je vais essayer d’arriver à l’arrivée pour te saluer plus longuement, je commence à faiblir” Encore une sympathique coïncidence. Mon guide qui m’a accompagné sur mon trek au Népal en 2009 (Mera Peak et Amphu Lapsa). J’arrive enfin en haut, préviens Florence par téléphone que je serai là d’ici 30 min, et attaque la descente qui s’avère moins longue que j’imaginais. Je double une des féminines qui m’avaient doublé au début. On échange quelques mots puis elle me souhaite une bonne descente.


En bas, on m’annonce un tour de lac … ça va, il est tout petit. Je salue Véronique au passage et récupère Robin dans les bras de Florence. Il fait la dernière centaine de mètres avec moi. Il semble tout content et veux me montrer un tas de choses!


J’en termine avec cette superbe course dans laquelle j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir! Une belle préparation !

42ème sur 529 arrivants (environ 650 au départ) en 8:29:04

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