Une nuit sous igloo

Une première expérience réussie !

Haut-Rhin-Ermensbach

Une nuit dans un igloo contruit sur les hautes chaumes vosgiennes à 1100 m d’altitude entre le lac des Perches et le lac du Neiweiher.

Le RV est fixé à Ermensbach. J’arrive le premier malgré mes 3 heures de sommeil de la nuit dernière. La faute à mon frère et la sortie de son 2ème album.

Après un demi-tour au bout de la rue sans-issue, je me gare sur le seul parking disponible mais avec un panneau “Réservé au bus”. On bougera lorsqu’ils m’auront rejoint.

Le reste de la troupe arrive alors que je boucle mon sac. Philippe a une envie un peu folle depuis un long moment et nous sommes 5 à le suivre : Alexandra, Maryline, Julien, Clément et moi. Une nuit sous igloo.

Philippe se renseigne auprès d’un habitant qui nous dit que l’autre parking n’est pas déneigé et que les voitures ne gêneront pas. Nous laissons donc les voitures sur place et partons.

Nous montons d’abord jusqu’aux lacs de Neihweier avant d’attaquer la montée raide vers le refuge, un simple abri en bois. Sur les hautes chaumes, il y a beaucoup de neige, légère et soufflée par le vent ce qui rend ma progression difficile. Je suis le seul à ne pas avoir de raquettes.

Nous mangeons au chalet avant d’attaquer la construction de l’igloo, 200 mètres plus bas dans un endroit moins exposé au vent.

Je n’y crois pas beaucoup mais ils veulent essayer de faire des blocs de neige. Les photocopies du “Guide de la montagne”, que j’ai amenées avec moi, me disent de d’abord la tasser pendant 30 min. Nous nous rendons vite compte que ce n’est pas possible et nous optons pour l’igloo russe.

L’idée est de faire un grand tas de neige en enterrant nos sacs à dos et de creuser dedans. Le volume des sacs à dos, c’est autant de neige en moins à entasser puis à extraire par la suite.

Nous finissons le tas alors qu’il commence à faire nuit. Je me mets à creuser comme je peux en grattant la neige partout autour de moi. Elle me tombe dessus je l’évacue avec les mains et les pieds.

L’oxygène commence à manquer et une pensée me traverse l’esprit. Heureusement qu’ils sont à côté car si ça me tombe dessus je ne sors pas tout seul ! Notre tas fait facilement 3 mètres de haut !

Peu à peu la cavité s’agrandit et Julien me rejoint. Après une bonne heure de travail, on extrait le premier sac à dos. Ca fait 3 heures que je gratte lorsque je sors de mon trou. Je suis mort !

J’insiste pour faire des trous pour l’aération. J’ai lu et on m’a parlé d’accidents dans lesquels les alpinistes l’asphyxiaient avec leur propre CO2 qu’ils rejettent en respirant.

L’exemple qui me vient à l’esprit et celui de Chantal MAUDUIT, décédé en 1998 dans sa tente, sur les pentes du Dhaulagiri. Le très fort alpiniste américain Ed Viesturs, qui était sur place, pense qu’elle serait morte asphyxiée.

A côté de l’igloo, Maryline a fait un feu avec le bois monté par Clément ! On se regroupe autour pour boire un verre de crémant monté par Maryline et manger un morceau avant de nous plonger dans notre abri.

A 6, nous sommes un peu serrés mais bien. Je passe une nuit correcte comme la majorité d’entre nous.

Philippe se réveille le lendemain en disant “On l’a fait”. Dehors, un mélange de neige et de pluie tombe sans cesse. Nous étions largement mieux à l’intérieur.

Maryline est la première à s’extraire de son sac de couchage. C’est dur. Il faut remettre les affaires mouillées. Je la rejoins et nous montons déjeuner au refuge.

Un groupe de Vosgien y a passé la nuit et nous déjeunons ensemble en partageant nos impressions sur cette nuit. Nous étions aussi bien qu’eux sinon mieux !

De retour à notre igloo, nous faisons un “tour du propriétaire” au groupe de Vosgiens avant de redescendre vers les voitures.

Je suis le premier à arriver pour ramasser notre “taxe de séjour”, 3 belles amendes sur nos pare-brises. La nuit en igloo n’est pas donnée !! On aurait eu une chambre à l’hôtel pour ce prix là !

Je ne résiste pas à une heure de ski de fond au Ballon d’Alsace, tout prêt avant de repartir.

Une belle expérience et une belle rigolade dans ce groupe de givrés! Une vraie réussite !