Transjurassienne

69km – 1280 D+ – 1480 D- / Jura – Lamoura – Mouthe

Le tracé historique entre Lamoura et Mouthe de 76km, a été réduit à 69km, à cause des conditions météo extrêmes qui régnaient entre Bois d’Amont et le Brassus.


Aura lieu, n’aura pas lieu … Durant de nombreuses semaines, la tenue de la Transjurassienne, la plus grande course de ski de fond en France, a été suspendue à l’accord administratif du conseil national de protection de la nature. La décision finale aurait dû être connue au 15 janvier mais les autorités, pas totalement satisfaites des efforts consentis par les organisateurs, ont repoussé leur verdict au 24-janvier. Soit à J-15 d’un événement qui rassemble chaque hiver dans les montagnes du Jura près de 4000 fondeurs d’une vingtaine de nationalités…



A Morez où je me rends pour récupérer mon dossard, je commence à connaître les lieux avec 2 participations à la Transjurassienne et une à la TransjuTrail. Au coin café, je discute avec un coureur et il me raconte comment il s’est gelé le bout du doigt lundi dernier ce qui l’oblige à déclarer forfait ! En bas, je croise Denis qui fait farter ses skis par les pros. Je devrais bien le faire une fois pour voir la différence. J’ai eu l’expérience d’un mauvais fartage le week-end dernier et je sais quelle différence énorme cela peut faire ! La dernière couche de fart est dite de compétition et utilise un fart toxique car hautement fluoré!


Je retrouve avec plaisir le chalet de la Source, à Mouthe, où je passe une agréable soirée. Contrairement à la dernière fois, la plupart des clients participent à l’une des courses du WE (25 ou 50km Classique, 30, 54 ou 76km Skating). Je me retrouve en face d’un Lillois et à côté d’un parisien qui porte la même polaire que moi à ceci près que la sienne porte l’inscription “Organisation” à la place de “CCC”. Il me raconte l’avoir eue l’année passée alors qu’il était secouriste volontaire au poste de secours de la Gîte sur le parcours de la TDS. Je me rappelle bien les avoir salués en y passant à la tombée de la nuit. Il n’en faut pas plus pour engager la discussion. Nous écumons un large éventail des trails auxquels nous avons participé ainsi que nos projets à venir jusqu’à ce que subitement nous piquions du nez dans nos assiettes à dessert maintenant vides. Je suis crevé, mon énergie dépensée ces derniers jours à lutter contre un bon rhume.


Il fait -18°C à la Combe du Lac au départ de Lamoura. Beaucoup de fondeurs se sont mis du strap sur le nez et les joues pour lutter contre le froid. J’ai passé une très bonne nuit malgré un réveil à 4h pour prendre le bus à Mouthe et mon rhume semble en bonne voie de guérison. Je suis confiant et je n’ai pas froid en ayant bien prévu des vêtements chauds que je laisserai dans mon sac coureur transporté à l’arrivée. Le commissaire de la course a pris sa décision juste avant 8 heures, avant le départ de la course prévue à 8h30. Il précise : “le passage en Suisse est annulé pour cause de météo (vent violent et blizzard). Le dispositif reste inchangé au niveau des barrières, horaires, temps de passage prévisionnels.” Nous nous dirigerons donc directement vers le Risoux en passant une seule fois par Bois d’Amont. Je bois encore un thé chaud quand soudain j’entends le départ des 2èmes lignes dans 2min!
Je saute sur mes skis et alors que j’attends les signaux GPS de ma montre, je n’ai même pas mis mes gants quand le coup de fusil est donné. Du coup, je galère pendant 5 min à les mettre en skiant et me retrouve dans les derniers. Je ne cherche pas à refaire mon retard et profite du fait que j’ai un peu d’espace pour skier. Je me rends vite compte que la glisse n’est pas terrible. Les premiers des lignes 3 et 4 ne tardent pas à nous doubler comme des flèches ce que je trouve assez décourageant! Je ne suis vraiment pas à l’aise, j’ai vite trop chaud et me sens engoncé. J’ai eu peur du froid et me suis trop habillé. Je dois m’arrêter pour enlever mes gros gants seulement 10 km après être parti ainsi que mon masque néoprène et mon buff. Je resterai en sous-gants pendant tout le reste de la course! Les difficultés s’accumulent, ma gourde est déjà gelée et ne sera qu’un poids mort. Je comprends vite que je ne tiens pas une forme exceptionnelle et que, compte tenu des conditions difficiles, je dois m’appliquer à me préserver au maximum en gardant un rythme régulier abrité dans des groupes sans chercher à dépasser et ainsi apprécier l’ambiance exceptionnelle de la course. Aux Rousses, le vent froid du nord nous cueille après la célèbre montée de l’opticien où règne toujours la même ferveur du public. Il y a deux ans le plateau m’avait déjà semblé un peu long mais alors là, c’est carrément interminable, mais je trouve superbes ces visions de coureurs affrontant les rafales de neige soufflées par le vent et illuminées par les rayons de soleil. Par peur d’avoir le nez gelé, je ressors mon masque néoprène qui a gelé dans ma poche !


On arrive enfin à Bois d’Amont où je m’arrête au ravitaillement pour essayer de me refaire une santé avant la montée des Ministres. Je la fais tranquillement dans une queue de coureurs, puis vient encore une série de bosses et enfin une descente ou je peux me reposer un peu. Pas de chute cette année! Les nombreux encouragements sont plus que jamais au RV. Je me sens épuisé, les 20 derniers km sont une lutte pour continuer. A chaque nouvel effort que je produis, je suis essoufflé 20 secondes après ! Je m’arrête à tous les nombreux ravitaillements et encore à 3 km de l’arrivée. Je passe finalement la ligne vidé mais heureux d’avoir terminé. On me prend mes skis, me remet une médaille et je mets mon beau bonnet noir offert avec l’inscription. Une belle édition!


Trace GPS sur le site Garmin

1061ème sur 2366 partants (1865 arrivants)

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